Le Langage et les Expressions Militaires
Le Langage et les Expressions Militaires
L’univers militaire dispose de ses propres codes de conduites et de son propre langage. Si certaines expressions demeurent circonscrites à la sphère martiale, d’autres, au contraire, ont pris une place dans la société civile et le langage courant.
Ici, on te propose de passer en revue un florilège des plus fameuses expressions issues du domaine militaire !
1) LES MOTS, ABRÉVIATIONS OU ACRONYMES MILITAIRES
Le jargon militaire a pour principal souci l’efficacité. Les mots restent fonctionnels. Ils éliminent les termes pouvant mener à des confusions. Certains termes issus du vocabulaire militaire sont d’ailleurs omniprésents dans notre société. Nous les retrouvons dans les films 🎥, les jeux vidéo🎮, ou dans le journal 📰.
DIVERSES LOCUTIONS UTILISÉES DANS L’ARMÉE
Le monde des militaires est un univers à part. Il possède un vaste vocabulaire. Ces termes peuvent désigner aussi bien le statut d’un soldat ou son rang, un objet, une activité.
Faisons un petit tour d'acronymes et abréviations militaires connus :
- ANVP : Appareil Normal de Protection à Vision Panoramique
- AD ou AD perso : Cette abréviation de l’expression « à disposition » signifie l’absence de tâche pour une unité dans la journée. L’AD perso s’adresse à un soldat sans ordre attribué pour la journée.
- Aspi ou Aspouille : désigne un Aspirant de sexe masculin.
- Aspirine : désigne un Aspirant de sexe féminin et non un médicament. 😄
- BP : désigne le bulletin de punition. 📜
- Déf’ Nat’ : désigne la médaille de la Défense nationale. 🎖️ Le Cochonou ou Hernu Cross sont le synonyme de cette expression.
- EM : État-Major
- LH : désigne la Légion d’honneur ou « la Rouge ».
- Lieute-co : désigne le lieutenant-colonel. (Tu t'interroges sur les différents grades dans l'armée ? Alors découvre nos articles présentant la hiérarchie militaire au sein de l'US Army et l'Armée russe).
- LZ ou Landing Zone (se lit en anglais) : désigne une zone pour poser un appareil volant comme un hélicoptère par exemple. 🚁
- DZ ou Drop Zone : désigne la zone pour faire sauter les parachutistes.
- MDR : signifie Militaire Du Rang (autrement dit, tous les grades allant de soldat 2ème classe à caporal-chef).
- Mef ou taper la mef : rester vigilant.
- Para : signifie parachutiste.🪂
- A.S : Rien à signaler. Cet acronyme peut se prononcer « rasse ».
- SOC : signifie sous-officier de carrière.
- TA : signifie Tableau d’Avancement.
- I.G. : signifie Travaux d’intérêt général. Dans l’armée, cela correspond aux entretiens des casernements.
- Banane 🍌 : ce mot désigne une médaille et non un fruit.
- Barda : le sac à dos ou sac à paquetage militaire. 🎒
- Bastos : désigne une balle de fusil.
- Le Carré : désigne le mess des officiers de la marine.
- Grailler : peut-être le synonyme de manger. 🍴 Ce mot indique aussi l’action de remplir un chargeur de munition.
- Mage : ce mot désigne le grade de Major de l’Armée de terre, de l’Armée de l’air et de la Gendarmerie nationale. (Pour rappel, en France, il s’agit du grade le plus élevé chez les sous-officiers.)
- Pacha : les marins attribuent ce surnom à un officier commandant d’un bâtiment de la Marine nationale.
- Pécule : il s’agit de la prime de retraite anticipée d’un militaire. Cela peut s’appliquer pour une avance de solde de salaire en cas de départ à l’étranger. 💶
Tu es sensible à l'univers militaire et à ses valeurs ? Tu seras alors certainement séduit par ce joli collier doté d'une plaque évoquant l'esprit de cohésion et de fraternité qui caractérise la sphère martiale.
2) LES EXPRESSIONS COURANTES AUX ORIGINES MILITAIRES
Certaines expressions militaires se sont invitées dans le langage courant. Nous allons voir que leur signification a parfois évolué au cours du temps.
PASSER L’ARME À GAUCHE
Cette expression signifie littéralement mourir. Les historiens avancent différentes explications à propos de ses origines.
- Première possibilité : l’expression daterait du Moyen Âge.
Dans l’architecture médiévale, les escaliers en colimaçons étaient à la mode. Ils tournaient en suivant le sens horaire.
Les personnes aisées notamment, équipaient leurs maisons de ce type d’escaliers. L’objectif des propriétaires était de renforcer la défense de leurs bâtiments 🏰 : en cas d’attaque, les assaillants venaient évidemment du rez-de-chaussée !
À cette époque, la main directrice demeurait la droite pour l’opinion publique (d’ailleurs, les personnes forçaient les gauchers à devenir droitiers !). En situation de combat, le défenseur en hauteur aura l'avantage tactique sur son adversaire ⚔️ : il disposera de l’espace nécessaire pour exploiter sa main droite. Son ennemi sera dans la situation inverse. Le pilier central gênera ses mouvements. Il devra passer son arme dans sa main gauche pour se battre. Ce désavantage augmentant les chances de l’assaillant de périr.
- Seconde possibilité : l’expression daterait du début du XIXe siècle
Durant l’époque napoléonienne, l’armée française disposait encore des mousquets dans l’infanterie ! Cela générait un handicap majeur qui pouvait être fatale. Après un tir, les soldats français passaient leurs armes dans leurs mains gauches pour recharger. Les rechargements se faisaient depuis le canon. L’opération étant laborieuse, le combattant devait libérer sa main droite pour placer les nouvelles munitions.
La manœuvre ne serait pas si risquée dans les batailles de tranchées de la Première Guerre Mondiale où, entre chaque rechargement, le soldat pouvait se mettre à couvert. Avant la Grande Guerre, il s’agissait encore de batailles rangées ! Un rechargement désarmait les tirailleurs du régiment d’infanterie et les exposait totalement au tir ennemi. 😨
UN VIEUX DE LA VIEILLE
Ce groupe de mots est une expression élogieuse envers une personne d’expérience. Son origine provient de Napoléon Premier. L’empereur a constitué une garde d’élite nommée Garde Impériale. 💂♂️ La « vieille garde » et la « jeune garde » composaient cette faction. Le nom des unités indiquait le type de soldat de chaque groupe.
Les vétérans de la guerre composaient la vieille garde. Ils avaient l’expérience et l’âge. Aux yeux des jeunes, ils symbolisaient l’expérience des nombreuses batailles. Ils étaient des survivants de chaque affrontement. La jeune garde les respectait pour tout ce qu’ils représentaient. (La première apparition de cette expression vient d’Honoré de Balzac. L’écrivain utilisa le terme « un vieux de la vieille » dans Le cousin Pons. 😮)
DE BUT EN BLANC
De but en blanc, signifie parler sans détour. L’interlocuteur dira les faits ou les choses directement. Cette expression remonte au XVIIe siècle. La locution initiale était « la pointe en blanc ». Le vocabulaire militaire de l’époque était différent. Dans le régiment d’artillerie, les canonniers devaient prendre position sur la pointe pour viser. L’objectif était d’atteindre le blanc, la cible. 💥
Le mot « butte » désignait ainsi la butte de tir. L’image d’un canonnier tirant depuis une butte s’associait à la rudesse de l’expression. L’artilleur tirait directement sur les armées ennemies. Avec son armement, il se préoccupait à peine de sa précision de frappe. 🙄 Cette attitude différait des habitudes des tireurs à distance.
La butte devenait but. Mais bien que l'orthographe du mot changea, le sens demeura le même. : dans l’expression, le but signifie la butte. Il était ainsi le point de départ du tir pour atteindre la cible (le blanc). Aller droit au but est l’expression synonyme.
FAIRE LONG FEU ET NE PAS FAIRE LONG FEU
Ces deux expressions désignent deux situations opposées.
- Faire long feu :
Ce terme indique une situation s’étirant dans le temps pour échouer à la fin. Son origine remonte à l’utilisation des premières armes à feu. Les soldats et les artilleurs chargeaient leurs fusils et leurs canons avant chaque tir. La poudre pouvait prendre du temps pour se consumer en raison d’une matière humide ou défectueuse. En conséquence, le soldat échoue sa tentative. 😓
- Ne pas faire long feu :
Contrairement aux idées reçues, le sens de l’expression est tout autre. La locution provient du feu lui-même. Il indique une situation éphémère. À l’image d’un brasier d’un feu de camp, 🔥 les flammes s’éteignent avec la consommation des combustibles.
La légende de Méléagre de la mythologie grecque est aussi une des origines de l’expression. L’homme était un grand chasseur dépendant d’un tison brûlant d’un foyer. À la seconde où les flammes consumeraient le tison, il trépasserait.
VENDRE LA MÈCHE
Vendre la mèche est une expression pour signifier la divulgation d’un secret. Son origine remonte à la Renaissance. « Éventer la mèche » ou « découvrir la mèche » étaient les vocabulaires d’origines. En découvrant un explosif ennemi 💣, les artificiers éventaient la mèche. Ils exposaient le cordon à l’air libre dans l’objectif de l’éteindre. Ils évitaient les risques de dégâts en opérant de cette façon.
Le verbe éventer a changé avec le temps. Son sens se tourne vers la divulgation d’information. Le verbe « vendre » remplace « éventer » dans l’expression d’origine. De nos jours, chez les civils comme chez les militaires, vendre la mèche présente un caractère de trahison.
PRENDRE LA POUDRE D’ESCAMPETTE
Cette locution indique la fuite en toute hâte d’un individu. Les verbes correspondants seraient s’enfuir, se sauver ou décamper.
Le terme escampette aurait pour origine le verbe italien « scampare ». Le sens de ce verbe est de s’esquiver, ou de se retirer en grande hâte. 😱 Pendant les guerres du XVIIe siècle, la fuite des troupes de combattants et de cavaliers provoquait un nuage de poussière. 💨 Cela explique l’emploi du mot « poudre ». Les canons laissaient aussi échapper de la poudre d’escampette.
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